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Le vignoble d'Uccle - Kauwberg

 

 

Première évaluation de l’année 2016 dans nos vignobles, le cas du vignoble ucclois* 

La vigne est soumise aux aléas climatiques, ce qui fait à la fois le charme et la difficulté du travail du vigneron. Le travail annuel est le même pour des résultats qui vont du simple au triple ! L’année 2016 est une année difficile, marquée d’épisodes difficiles, gel, pluie, maladies, mais qui semble bien se terminer grâce aux beau temps des dernières semaines.

 2015 a été une année où il a peu plu. La faible humidité a limité les maladies des vignes et par conséquence les traitements. Ici, à Uccle, avec les cépages interspécifiques un seul traitement a suffi.

 2016 est une année où les « malheurs» se sont succédés : le gel de printemps, le temps pluvieux et les maladies, et dans mon vignoble ucclois, le renard….

 Le gel de printemps

Le matin du 28 avril la température de l’air est tombée sous les -5°C, entraînant une brûlure par le gel et la mort des bourgeons les plus développés, la première gelée dans le nouveau vignoble. Sur certaines vignes (les plus jeunes et celles taillées en Guyot (long bois de l’année précédente), 80% des bourgeons ont été détruits, des bourgeons de la base du sarment ou sur le vieux bois ont parfois mieux résisté.

 

 La floraison et la coulure

Le temps des mois de mai, juin et juillet a été marqué par de nombreux épisodes pluvieux. 

Mi-juin, un peu de beau temps, les floraisons débutent, le Rondo est toujours le premier...

La floraison est étalée du fait que des grappes viennent de sarments qui ont résisté aux gelées et d’autres qui ne se sont développés qu’après celle-ci. Elle se poursuit jusqu’aux premiers jours de juillet. L’année ne risque pas d’être précoce et la vendange compliquée par des décalages de maturité sur le même pied : il faudra bien observer quelles grappes couper et quelles autres laisser encore mûrir …

La vigne est une plante dont les fleurs sont fécondées par le vent, les insectes et abeilles n’interviennent pas. Les grains de pollen sont très légers (contrairement à ceux des fleurs à nectar que visitent les insectes) et la pluie entraine toute la poussière de pollen au sol de sorte qu’il n’atteint jamais son objectif…

La vigne est aussi une plante dont les grains sont fécondés par leur propre pollen, il ne faut pas, comme pour les poiriers, qu’une autre variété fournisse le pollen via les insectes.
Cette année, certaines variétés, celles qui ont fleuri lors des épisodes les pluvieux ont fortement souffert  de coulure (mauvaise fécondation), et de millerandage (ce dernier est une conséquence d’une  fécondation partielle : certains grains de la grappe restent verts alors que les autres mûrissent.)

 Un printemps et début d’été humide, favorable au développement de maladies

La pression des maladies a battu tous les records en 2016 : des vignes habituellement résistantes à cette maladie ont souffert du mildiou, pratiquement aucune variété n’y a échappé. Nous sommes restés dans notre schéma bio et avons limité nos pulvérisations à deux utilisations du soufre et du cuivre (3 sur le Traminette et les vignes de collection plus fragiles). Une maladie oubliée a refait surface, le Black Rot qui provoque des taches brunes sur les feuilles et la pourriture des raisins.

Les traitements et pulvérisations

Des taches de mildiou apparaissent vers le 10 juillet sur les cépages plus sensibles, les vinifera et le Traminette. Un premier traitement à l’oxychlorure de cuivre (plus doux pour les abeilles que la bouillie bordelaise) combiné à du soufre mouillage est réalisé le 14 juillet.

Un second traitement limité aux cépages sensibles est répété les 25 juillet et un dernier le 5 août.

 Le renard découvre la vigne …

Le renard aime les raisins et une famille en a mangé plus de 70 kg en 2014. Cette famille a heureusement disparu en 2015, mais un autre renard s’est rendu compte de la présence de raisins mûrs en fin de vendange, heureusement, la prédation a été tardive et donc faible. Mais cette année 2016, le renard a visité les vignes dès la fin août pour y prélever quelques grains. Pour le tenir éloigné des grappes, une clôture électrique de trois fils électriques vient d’être placée. Le but est de le tenir à distance des grappes. Son efficacité semble bonne, le renard n’a plus soulevé le filet pour aller goûter aux raisins, mais goupil est malin et trouvera peut-être une parade si l’attrait de la baie sucrée est le plus fort. Le système devra être évalué en fin de saison…

Vendanges

Elles ont débuté mi-septembre pour les cépages les plus précoces, Rondo et Solaris, le Léon Millot était mûr pour la macération carbonique le 25. Les vendanges se poursuiveront  jusque fin octobre pour le cépage le plus tardif, le Traminette. Les belles journées  ensoleillées  de la fin du mois d’août et de la première quinzaine de septembre permettront de belles maturités pour les grappes qui ont survécus à tous les aléas climatiques de l’année…

 Le comportement des différents cépages et leur repousse fertiles après gelées

Quarante cépages différents sont cultivés au vignoble d’Uccle. Une ligne de Rondo, en bordure de la zone boisée, n’a pas gelé et a produit normalement.  Tout le reste a souffert du gel. Le vignoble étant majoritairement taillé en Royat, les repousses fertiles sur vieux bois sont plus nombreuses. Et pourtant, les raisins blancs ont peu repoussé à fruit. Le Phoenix et le Traminette ont une demi production, alors que Bianca, Sirius, Muscaris, Johanniter, Zalagyongie, Birstales Muskaat, Valvin Muscat et Muscaris ont donné une faible production après avoir été attaqués par les maladies. Une exception, de jeunes vignes de trois ans de Souvignier gris présentent de nombreuses grappes. Les rouges s’en tirent mieux, Baco noir, Léon Millot, Regent et Rondo ont produit à 50% de ce qu’ils donnent habituellement alors que le Nero n’a produit que deux petites grappes sur 4 plants…

 Il serait intéressant que d’autres vignerons ayant subi des gelées fassent part de leur expérience car cela permet d’évaluer la capacité de fertilité des cépages après gelées tardives.    

  * Le vignoble ucclois est un des plus anciens vignobles belges. Planté en 1989, il a « déménagé » en 2007-2009. Planté initialement de cépages « luxembourgeois », de pinots noirs précoces et de quelques hybrides, son encépagement a fortement changé pour ne comporter aujourd’hui que des cépages interspécifiques qui sont l’avenir d’une viticulture respectueuse de l’environnement.
De grands vignobles comme celui du Chenoy (Philippe Grafé), du Château de BIOUL (Vanessa Wyckmans), ou vins de Liège s’inscrivent dans cette viticulture durable. De nombreux vignobles associatifs ou communaux du Brabant (Villers-la-Vigne, Genval, La Hulpe) ont fait le même choix.

 

 

 

 

 

 

 

Après avoir quitté le terrain de l'ancien vignoble en février 2007, les vignes sont restées deux ans en jauge sur un terrain de transit, avant d'être replantées en février 2009. L'hiver de 2009, particulièrement froid a fait perdre un quart des vignes qui n'avaient pas été suffisamment enterrées.  Le permis d'urbanisme a finalement été délivré le 4 septembre 2008 après qu'ait été rentré le rapport d'incidences précisant les mesures culturales du projet de vignoble cultivé intégralement en biologie car en site Natura 2000 .

Le temps de préparer le terrain et la plantation s'est faite avec l'aide de nombreux amis.

Depuis, le vignoble se développe doucement, la végétation herbeuse s'est développée, les vignes rescapées ont repris à un peu plus de 80 %.  De nombreux plants de remplacement devront être plantés, une occasion de tester de nouvelles variétés.

Aucune intervention culturale n'a eu lieu en 2009, année de (lente) reconstitution. 

Les abeilles de Pierrot sont venues s'installer dans le bas du vignoble, participant aux futurs projets pédagogiques.

     

Au printemps 2010, une petite centaine d'aubépines et quelques boutures de saule ont été plantées pour former la future haie protégeant les vignes et apportant des abris à la petite faune et aux insectes ainsi que de la nourriture aux butineurs d'abord, aux oiseaux ensuite.

La gestion de 2010 s'est limitée à des tontes partielles pour laisser se développer les hautes (mauvaises) herbes, un biotope qui devient de plus en plus rare, soit suite au pâturage intensif , soit à cause du reboisement. Nous avons ainsi pu effectuer quelques observations intéressantes témoignant de la qualité biologique de notre travail :


guêpes et bourdons
sur fleurs d'angéliques


argiope fasciée
 


guêpe poliste
 


abeille solitaire
 


linéaires et épilobes


orchidées sauvages


chardons géants


mauve


cuivré commun

piéride du navet

myrtil

azuré commun

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deux photos accolées pour donner une vue panoramique des vignes entre hautes herbes en juin 2010 :

Etape suivante l'installation du palissage pour soutenir les ceps ainsi que le filet de protection.
Les piquets de récupération proviennent du seul vignoble bio labellisé de Belgique : Hageling

Il fallait protéger les premières grappes par un filet qui ne reste que quelques semaines
et la première (mini) vendange : quelques 30 kg de raisins...

L'entretien du vignoble consiste en un désherbage thermique sur la ligne des ceps pour limiter la concurrence hydrique jusqu'à la mi-juillet (appareil vendu par Cecotec) et tonte le long des pieds,
tout en maintenant une zone herbeuse au centre. 

L'encépagement du vignoble est très diversifié afin de remplir son rôle expérimental et pédagogique :

  • 12 variétés de blancs (de 6 à 12 pieds par variété) : Bianca, Birstaler muskaat, Johanniter, Muscaris, Palatina, Perle de Zala, Phoenix, Pinotin, Sirius, Solaris, Souvignier gris,Traminette et Valvin Muscat

  • 8 variétés de rouges (de 3 à 34 pieds par variété) : Baco1, Cabernet Cortis, Léon. Millot, Muscat bleu, Nero, Pinotin, Regent et Rondo

  • auxquels il faut ajouter une vingtaine d'autres ceps (de 1 à 5 pieds par variété), principalement de raisins de table pour arriver à un peu moins de 250 pieds de vigne ucclois

Toutes ces variétés sont caractérisées par une résistance aux maladies importante, ce qui permet de les cultiver de façon biologique. Les vignerons amateurs pourront découvrir plus de trente variétés différentes (38 à ce jour) avant de faire leur propre choix.

Quelques images de 2011 - la biodiversité est en augmentation


Robert le diable

azuré des parcs,
petit bleu ailes déployées

le même au repos

nidification au vignoble
 
mi mai, les stellaires

la grande oseille en fleur,
plante hôte du cuivré

début juin : équilibre entre nature et culture :
 dégagé sur la ligne, entre hautes herbes
 


plan large, vue générale  début juillet 2011,

carte géographique

 
 

 

fin juillet 2011, une équipe de Natagora prend en charge la réalisation d'une mare à côté du rucher

 
 

 
 

butineur chargé de pollen



Amarylis

   
Carabe violet,        
témoins

 
       et, staphyllin
 de la biodiversité

 

 
  Le colocataire
ou voisin
du vignoble ?


 

épié par la corneille noire
 

 

Un mois plus tard, la mare est pleine (les orages ucclois y sont pour quelque chose), les feuilles de la vigne n'ont pas trop souffert de la grêle du 23 août. les abeilles apprécient la proximité de cette eau pour rafraîchir les ruches.

Cliquez sur la vidéo : les abeilles s'abreuvent dans la mare

La première portes ouvertes du vignoble d'Uccle-Kauwberg a eu lieu le dimanche 14 mars 2014, de 14 h 30 à 17 h.

Un cours annuel de taille de la vigne est organisé fin mars depuis 2012

 

à suivre...

 

 

Un prochain jour, en 2018 ?, de 14 h à 17 h 30.

 Après-midi portes ouvertes
au vignoble expérimental d'Uccle-Kauwberg 

 Situé en bordure du Kauwberg site classé et Natura 2000, au coin de l’avenue Dolez et de la chée de Saint-Job, l’entrée du vignoble se fait par la grande grille située au terminus du bus 43 (arrêt Kauwberg).

 Accès en transport en commun : bus 60 arrêt De Wansijn (terminus de la ligne à la gare de Calevoet) ou bus 43 (terminus Kauwberg), mais cette ligne fait un très long tour et n’est recommandée que depuis la chée de Waterloo..

Dans ce vignoble situé dans un site naturel classé et Natura 2000, ne sont cultivées que des variétés d'une nouvelle génération, des raisins de qualités les uns pour le vin, d'autres pour la table, résistants aux maladies telles que le mildiou et oïdium, aptes donc à la culture biologique. Le vignoble est constitué de plus de trente variétés différentes qui sont protégées des maladies par deux traitements préventifs au soufre mouillable et cuivre (oxychlorure) permettent la protection des variétés, malgré la situation (fond de vallée, côté nord) qui est loin d’être idéale. Ce qui fait un cas exemplatif ; de sorte qu’en meilleure situation les traitements peuvent se limiter à 0 ou 1.
Méthode de culture : vignoble largement enherbé, bande d’herbe maintenue au milieu des rangs de vigne et désherbage thermique sur la ligne des vignes jusque mi-juillet, ensuite tonte pour permettre une concurrence et favoriser la maturation. Un paillage temporaire sur le pourtour évite que les herbes ne détériorent les bords du filet protégeant le vignoble des oiseaux (mais pas du renard…).

Aménagements connexes :

Un petit rucher jouxte le vignoble

Une mare naturelle a été réalisée en 2011 avec l’aide de Natagora (tritons, grenouilles, libellules et demoiselles l’ont conquise)

Quelques pommiers recommandés par Gembloux bordent le vignoble.

Au programme: Visites autonomes avec des panneaux didactiques, dépliant de présentation du vignoble, possibilité d'achat ou de commande de pieds de vigne.

 

vu du ciel...

 

 

  

 

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